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BURKINA: De la révolte à la révolution

Depuis que nous en parlions ! Nos derniers titres, « la marche vers le chaos s’est accélérée », «  Jour de gloire ou de honte pour les députés », étaient les derniers avertissements que nous lancions.

Voilà en effet des mois que nous nous évertuons à dire au président Blaise Compaoré et à ses sbires qu’ils ont s’enfoncent droit dans le mur. Au risque de nous répéter, nous interpellions le pouvoir sur sa responsabilité dans le chaos annoncé. Mais comme un sourd, le pouvoir, imbu d’une arrogance d’un autre âge, a continué à se moquer du peuple. Depuis plus d’un an, les manifestations ont lieu au Burkina, chaque fois encore plus impressionnantes, pour refuser un nouveau charcutage de la constitution. Dans la paix et le respect des règles républicaines.

 

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01/11/2014
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CCVC s'insurge contre les réformes hasardeuses

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La Coalition contre la vie chère (CCVC) a organisé, le 25 octobre 2014, à Ouagadougou, un forum sur les réformes du système éducatif burkinabè. A l’issue des débats, les participants ont formulé des recommandations pour rendre accessible l’école aux enfants.

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27/10/2014
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Modification De La Constitution: «François Hollande A écrit à Blaise Compaoré…»

C’est lors du point de presse quotidien du quai d’Orsay, ce jeudi 23 Octobre 2014, que la question sur l’actualité politique au Burkina Faso a été posée au porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. «Quelle est la réaction de la France à l’annonce du processus de modification constitutionnelle au Burkina Faso ? », a-t-on demandé au porte-parole. Voici sa réponse:

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«La France réitère son attachement au respect des principes définis par l’Union africaine sur les changements constitutionnels visant à permettre aux dirigeants de se maintenir au pouvoir. Le président de la République a écrit en ce sens au président Compaoré le 7 octobre.

La France a sur ce sujet un dialogue régulier avec ses partenaires africains, notamment l’Union africaine, et internationaux.

Le Burkina Faso est un partenaire important pour la France et joue un rôle essentiel dans la stabilité de la région et résolution des crises. Il est primordial qu’il envisage son propre avenir de manière consensuelle et apaisée».

SOURCE: diplomatie.gouv.fr


23/10/2014
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Burkina : Les greffiers en grève du 27 au 31 octobre

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Les mouvements se font de plus en plus nombreux sur le front social au Burkina. Le Syndicat des Greffiers et personnels de la justice a annoncé, lors d’un point de presse ce 23 octobre, une grève du 27 au 31 octobre 2014.

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23/10/2014
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Me BENEWENDE SANKARA PRESIDENT DU FRONT PROGRESSISTE SANKARISTE: "La désobéissance civile est légalement acceptable et moralement faisable".

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 Le 11 octobre dernier, le Front progressiste sankariste (FPS) a été porté sur des fonds baptismaux par trois partis politiques à idéologie sankariste à l’issue d’un congrès constitutif. Ce jour-là, le Comité national révolutionnaire/mouvement sankariste (CNR/MS), le Front des forces sociales (FFS) et l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) ont réalisé le vœu des militants sankaristes. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le 20 octobre dernier,  le président du Front progressiste sankariste, Me Bénewendé Stanislas Sankara,  nous entretient sur ce nouveau regroupement. Egalement, le président de l’UNIR/PS revient sur les questions qui animent  l’actualité, c'est-à-dire la modification de l’article 37.Le Quotidien : Le 11 octobre dernier, trois partis politiques sankaristes ont fusionné pour donner naissance au Front progressiste sankariste. Que peut-on attendre de ce regroupement et quelle est la marge d’autonomie  de chaque parti membre ?

Me Bénewendé Stanislas Sankara : Je dirai a priori que ce n’est pas une fusion de partis politiques sankaristes, mais   plutôt  une union. Une union en ce sens que nous respectons d’abord la loi, qui est la charte des partis politiques  qui a prévu un certain nombre de modalités des formations politiques. Nous avons choisi la forme d’union qui est prévue par la charte. L’union suppose   avoir une unicité de direction politique. Succinctement, voila d’un point de vue juridique l’explication. Cette union n’est pas la première fois, il y a eu  des unions.  Peut être qu’il y en aura toujours. Mais,  c’est une étape qui tend vers la fusion des partis. Déjà au niveau de l’UNIR/PS, il y a un exemple en 2009 entre l’UNIR/ MS et la CPS. Il y avait d’autres militants qui étaient à l’époque au Front des forces sociales qui avaient adhéré. Là c’était une fusion. Puisque les partis politiques qui avaient leur existence légale comme l’UNIR/MS et la CPS ont disparu pour donner une nouvelle entité  qu’on appelle aujourd’hui l’UNIR/PS. L’union entre le CNR/MS, le FFS et l’UNIR/PS est une union d’abord qui est voulue par les partis. Nous pensons que c’est même une exigence du peuple burkinabè parce qu’à chaque fois que l’on parle des sankarites, c’est pour leur reprocher leur  scissiparité, leur division, leur pluralité. Les gens auraient  souhaité avoir un seul parti politique sankariste. Peut-être que nous reviendrons sur cela. Mais en attendant, cette volonté qui s’est affichée  traduit aussi la détermination de  travailler à pouvoir réaliser l’unité tant recherchée des sankaristes. L’unité, je vous en prie ne se décrète jamais. C’est comme dans un mariage. Vous ne pouvez pas faire un mariage forcé : chose qui ne marchera pas. Il faut le cœur, il faut que les parties partagent les mêmes sentiments, les mêmes valeurs et que vous soyez porteur du même idéal. Voilà pourquoi on se donne tout le temps pour pouvoir réaliser ce qu’on appelle une unité crédible. Nous sommes parvenus, le 11 octobre 2014, à créer cette unité.

A côté  du  Front progressiste sankariste,  il y aura, le 25 octobre prochain, la naissance de  l’Union des révolutionnaires du Faso (UREFA), un autre regroupement sankariste.    Pourquoi n’avoir pas regroupé le  FPS et l’UREFA pour constituer une seule entité sankariste ?

Vous avez oublié d’autres partis tels le PUND de Boukary Kaboré dit « Le lion », le PRIT/LANAYA de Mamadou Kabré. C’est pour dire que fondamentalement, les partis que vous avez cités,  à savoir l’URD/MS de Alphonse Ouédraogo, de l’ADR et de la Convergence de l’Espoir de Jean-Hubert Bazié,  ne sont pas les seuls à vouloir cette union. C’est vrai qu’à un moment donné dans la dynamique de l’union, nous avons cheminé ensemble. Mais comme je le dis, à un moment donné si les uns et les autres ne sont pas prêts, il ne faut pas forcer. Je vous ai dit que quand vous voulez parler de la question de l’unité des sankaristes, il faut reposer la problématique, depuis le 15 octobre 1987. Cela fait 27 ans. Donc, ce n’est  pas aujourd’hui,  parce qu’il y a une union qui s’est créée, qu’on va se poser les questions du pourquoi  du comment ? Le Front progressiste  a salué l’avènement, le  25 octobre prochain de la naissance de l’UREFA. Nous avons même souhaité que cette union puisse voir le jour. Au lieu que l’on ait six entités sankaristes, on aura deux et c’est déjà un grand pas vers un bloc plus ou moins homogène des sankaristes. C’est une initiative à encourager,  car il ne faut pas une union parce qu’il faut la faire. Cela ne marchera pas. Si nous prenons l’exemple de l’UPS  du vieux Joe, ou est le parti aujourd’hui ? C’est ce type de  fabrication accélérée que nous ne souhaitons pas. Si vous partez parce qu’il y a un intérêt caché que vous voulez protéger,  cela ne marchera pas. Mais si vous partez parce que c’est la question sine qua non pour contribuer au changement et surtout réaliser une alternance alternative, là vous créez les conditions d’une unité combattante. Les règles sont claires : il faut des valeurs que vous défendez. La première valeur de mon point de vue,  c’est la sincérité entre vous. Pour la petite histoire, nous  avons toujours essayé de faire l’union et la dernière tentative date de 2012 en amont des élections couplées. Nous avons essayé avec quatre partis politiques. Nous avons même tenté d’aller sur des listes communes avec ces quatre partis politiques sankaristes. Malheureusement, le débat ne s’est pas épuisé, car il y avait les élections et nous avons suspendu. Ce qui nous intéresse dans cette  union, c’est un résultat tangible qui puisse susciter la confiance du peuple burkinabè qui, de façon fondamentale,  adhère à l’idéal du président Thomas Sankara. Mais, cette confiance, à un moment donné, est perdue par l’attitude des  sankarsites. Il faut donc arriver à régler  les conditions d’une confiance retrouvée. Et pour moi,  une unité sincère crédible est en même temps la preuve de cette confiance retrouvée.    C’est pourquoi,  nous nous donnons tout le temps avec les camarades qui se disent sankaristes pour lever les zones d’ombre et les suspicions pour  que nous parvenions à créer ce sentiment de confiance. En 2012,   après les élections, nous avons fait le bilan et tiré  les leçons et les enseignements. Chaque parti a  une leçon de sa participation à la vie politique. Début 2014, des partis politiques sankaristes ont eu l’initiative de repartir vers les autres partis sankaristes. Il s’agissait en l’occurrence  du FFS  et du CNR/MS qui ont demandé qu’on se trouve  autour de la table pour discuter d’unité. Aux premières réunions,  l’UNIR/PS n’y était pas. Vous savez que quand on parle d’unité, nous disons que nous sommes nés par l’union et pour l’unité. Tous ceux qui connaissent notre histoire savent que c’est dans la recherche effrénée  de l’unité que l’UNIR/MS est né. Et partout où on parle d’unité,  nous sommes partant. Donc,  nous nous rejoignons en groupe pour refaire les discussions, à poser les mêmes bases et Dieu merci, le 30 août dernier, les secrétariats exécutifs nationaux ont tenu une assemblée générale pour consacrer l’unité. Si nous nous sommes retrouvés à trois partis politiques, c’est parce qu’à un certain moment des rencontres,  les camarades ne venaient plus et aucune explication n’avait été donnée jusqu'à ce jour.     Le 20 août 2014, on a envoyé un courrier aux six partis politiques pour rappeler que le 30 août, il aura une assemblée générale des directions politiques, c'est-à-dire les secrétariats exécutifs. Ils ont dit qu’ils en ont pris acte. Mais,  ils ne sont pas venus. Nous ne cherchons pas à savoir pourquoi ils ne sont pas venus, mais on devine que peut être, ils n’étaient pas prêts pour aller à l’union, pour une raison ou une autre. Raison pour laquelle nous pensons aujourd’hui  que les trois, sur des bases saines et objectives, peuvent se retrouver. Et c’est une bonne chose. Il faut les encourager. Pour nous trois qui avons continué, peut-être que nous allons trouver des bases sur lesquelles il n’y aura aucun problème. Si on s’assoit à deux blocs, peut-être que nous allons lever les zones d’ombres qu’il y a.

Est-ce à dire que le Front reste ouvert à toute formation politique ?

Tout à fait. Ce n’est pas seulement les partis sankaristes. Le Front va au-delà des sankaristes. Pour dire vrai, l’idée de départ, ce n’était pas de faire exclusivement un Front sankariste. C’était de constituer un Front progressiste. Conférez-vous au communiqué donné à l’issue des travaux du 30 août, vous verrez que l’on parle de Front progressiste, il n’y avait pas la particule sankariste. Il s’agissait de Front progressiste, mais les débats se poursuivaient. Certains   disaient qu’il était surabondant de parler de Front progressiste sankariste parce que les sankaristes sont des progressistes. Mais au congrès, les militants ont exigé qu’on ajoute notre particule sankariste parce que c’est cela qui faisait la particularité des sankaristes dans leur idéologie progressiste. Donc, nous avons  dans la galaxie de gauche des partenariats avec des partis de gauche. Notre souhait est que toute la gauche progressiste puisse se retrouver. Notre souhait aujourd’hui est qu’on puisse dire que la gauche est unie au Burkina. Pas seulement les sankaristes. Mais que faire pour y parvenir. Parce que quand vous prenez toutes les luttes qui se mènent à travers des partis politiques qui se réclament de la gauche, qui du reste est une kyrielle,   ce n’est pas impossible. Par exemple en France, vous avez une espèce de structuration de toute la gauche avec une direction. Cela permet aux partis de gauche d’avoir leur couvent et même de faire des alliances circonstancielles pour que l’idéologie défendue, à travers la gauche,  soit ancrée dans l’électorat. Nous pensons aussi qu’au Burkina, au-delà des sankaristes, il faut travailler à ce que les socialistes, les communistes puissent se retrouver par exemple. Mais avant d’y arriver, il faut d’abord balayer devant ta porte et nous sommes conscients de cela. Voilà pourquoi nous travaillons d’abord à l’unité des sankaristes. Et je dis que l’unité des sankaristes doit nécessairement impacter sur la vie politique et même  sur ce que l’opposition politique fait dans son ensemble. C'est-à-dire que le combat que nous menons aujourd’hui, au Burkina, ce n’est pas un combat d’idéologie, c’est un combat pour la démocratie, un combat pour une transition démocratique paisible où tout le monde se retrouve : que tu sois libéral, que tu sois un social démocrate, sankariste, socialiste, que tout le monde se retrouve pour dire que notre problème, c’est l’article 37 de la Constitution.   Il  faut un changement et après, on verra à la seconde étape, quels sont les projets de société que chacun est capable de défendre et de faire en sorte que le peuple burkinabè lui voue une certaine confiance. Mais, nous ne sommes pas encore à cette étape.

Avec la création du Front progressiste, peut-on penser à la fin des querelles répétitives des sankaristes ?

Chez les sankaristes et c’est valable pour tous ceux qui font de la philosophie de gauche. La contradiction est essentielle dans le débat politique. S’il n’y a pas de contradiction, il faut se dire que ce n’est pas un parti politique. Je préfère le mot contradiction que le mot querelle, mais dans un sens d’émulation. Une querelle, de mon point de vue, ne vaut que dans la confrontation d’idées. Mais, en dehors de cela, je ne dirais pas querelle, mais de la mesquinerie qui  n’est pas une valeur, ni  une vertu.  A la limite, ce sont des travers qu’il faut travailler à   minimiser. Je pense que ce que les sankaristes ont souvent offert en spectacle, c’est justement cela. Ce sont des querelles, pour vous réattribuer le mot. Et c’est cela qui a joué contre les sankaristes, parce que chaque fois, on les voit dans la presse en train de s’insulter, s’injurier proprement, se dénigrer. Cela a fait du tort et du mal, pas au président Sankara qui ne demande qu’à se reposer en paix, mais à nous-mêmes sankaristes et bien sûr au peuple burkinabè. Mais, c’est de bonne guerre, Aujourd’hui, vous avez des gens qui se disent sankaristes, le 15 octobre ils viennent au cimetière, mais, ils sont assis à la droite de Blaise Compaoré et soutiennent Blaise Compaoré que nous au niveau du Front progressiste et de l’UNIR/PS nous combattons depuis 27 ans. Comment faire face à des situations aussi contradictoires ?

Qui sont ces gens que vous indexés ?

Je peux citer Nayabtingougou Congo Kaboré, et même Issa Balima qui n’a pas un seul conseiller et qui est à chaque fois  dans la presse. Ils sont nombreux et ce n’est pas cacher. Ils se disent sankaristes, mais tout le travail qu’ils font, est contre les sankaristes. Le 15 octobre, lorsque que les gens viennent pleurer Thomas Sankara et qu’ils viennent, nous les laissons avec Thomas Sankara. Nous n’avons pas le droit de leur dire de ne pas venir. Souvent, nous sommes obligés de lutter parce qu’il y a certains militants qui veulent en découdre avec eux. Mais au nom des valeurs défendues par le président Sankara, lui-même, dont la tolérance, qui veut que nous tolérons les autres, nous leur dissuadons. Mais, cela est exploité, également d’un point de vue politique contre les sankaristes. Aujourd’hui, à moins d’être naïfs, nous les sankaristes, nous savons où se trouve notre adversaire politique, mais nous savons aussi où se trouvent nos ennemis politiques et on les met dans le même sac.

La création du Front progressiste sankariste, a-t-elle été commandée par le contexte politique national ou est-ce un projet qui a été voulu depuis longtemps ?

Cette union est quelque chose qui a longtemps été voulue, mais qui s’est réalisée plus ou moins du fait du contexte actuel. A un moment donné, vous êtes obligés de vous unir sinon, vous disparaissez. Combien de partis politiques ont disparu ? Prenons en exemple le parti du professeur Joseph Ki Zerbo, paix à son âme. Ne pensez-vous pas que le professeur se retourne dans sa tombe quand il voit ce qui arrive à son parti ?  Cela fait mal, parce que les idées ne meurent pas. Son parti, à cette date anniversaire, n’est même pas capable de commémorer sa disparition ou de faire un message pour rappeler à la conscience cette date de disparition d’un illustre homme politique. Combien sont-ils les Burkinabè qui se souviennent de cette date ? Cela veut dire que le parti n’a pas survécu à son ombre. Quand Sankara mourrait, il n’avait pas créé son parti politique. Il est mort les armes à la main. Il a laissé à la conscience universelle un idéal. C’est un exemple pour bon nombre de personnes. Il y en a qui le considère comme leur icône, et pas seulement au Burkina. Mais comme nous sommes dans un régime anti-Sankara, viscéralement contre Sankara et son image, on fait avec. Les partis politiques se créent dans un contexte libéral. Il est plus souvent compliqué de créer une association que de mettre en place un parti politique. En ce sens qu’il y a des enquêtes de moralité qui sont menées pour la première, tandis que pour le parti politique, il suffit de réunir quelques personnes. Il faut faire le sankarisme autrement. Dès le début, nous avons parlé d’idéologie. Il y en a qui disent qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’idéologie. Ils parlent de doctrine, de philosophie. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que quand on parle de Sankara, c’est un exemple et c’est un discours, et cela appartient à l’humanité. De ce fait, quand on veut faire de la politique, il faut cerner ce qu’on peut retenir comme action politique et comme vision de société.  Cette année, nous avons commémoré la date anniversaire de Thomas Sankara sous le thème du développement endogène participatif comme l’avait prôné Sankara. On revient sur ces modèles de société, parce qu’effectivement la mondialisation montre ses limites. Ce qui justifie pourquoi le sankarisme est en train d’émerger. Mais,  le tout est de savoir transformer tout cela en une vision, en un projet de société et en une action politique. Si nous en sommes  incapables, cela voudra dire que c’est nous qui avons nos propres tares et nos limites. Sankara, lui,  a fait ce qu’il devait faire et il est parti.Le président Blaise Compaoré reçoit les ministres en Conseil extraordinaire, le mardi 21 octobre 2014.

Que pouvons-nous attendre de cette rencontre ?

On nous annonce un Conseil des ministres extraordinaire mardi. Qui vivra verra. Si ce qui va en sortir va dans l’intérêt du Burkina, nous allons apprécier.

On parle de plus en plus de voie parlementaire pour la modification de l’article 37. Quelle stratégie allez-vous développer pour contrer cette option ?

La voie parlementaire est une voie parmi tant d’autres. En réalité, l’UNIR/PS a déjà une position qui est celle issue de son congrès tenu les 21 et 22 décembre 2013. A ce congrès, nous avons été clair  pour dire dans une résolution que quel que soit le procédé par lequel le pouvoir de la 4e République voudrait passer pour modifier l’article 37 en vue de revenir sur la limitation des mandats, nous nous donnerons également les voies et les moyens pour contrer, pour lutter contre cette décision. Que ce soit à l’Assemblée nationale ou ailleurs, notre position à ce jour, n’a pas changé,  car nous avons décidé d’opter pour la désobéissance civile. Si le mardi, on nous informe que le pouvoir en place veut utiliser l’Assemblée nationale, parce que là-bas, il y a des députés vendus et corrompus, facilement malléables, pour tripatouiller la Constitution, nos militants se sentiraient dans le devoir de désobéir à l’autorité et avec toutes les conséquences qui pourront en découler. Bien sûr, une désobéissance civile se planifie. Présentement, ce ne sont que des hypothèses que nous émettons. Si telle est la décision finale que le pouvoir adopte, avec nos militants, nous allons aviser et définir les formes et les modalités de la désobéissance civile. Mais je précise que la désobéissance civile est légale, elle est prévu à l’article 168 de la Constitution. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore réglé le problème de l’incivisme, les questions de banditisme, d’insécurité et des évasions bizarres, donc on ne peut pas reprocher à nos militants de désobéir à un commandement manifestement illégal et illégitime. C’est notre droit le plus absolu, de par la Constitution, de désobéir à une autorité qui ne se respecte pas. La désobéissance est légalement acceptable et moralement faisable. D’un point de vue psychologique, nous sommes déjà prêts.

Vous avez  tantôt parlé d’évasion  bizarre, que pensez-vous de celle de Balla Diakité, dit le pétrolier ?

Je suis outré en tant que auxiliaire de justice, parce que d’abord, la rumeur de Ouagadougou dit que ce monsieur n’a jamais été détenu à la Maison d’arrêt. Depuis qu’il a été appréhendé, les gens disent qu’il est en ville. On sort quelqu’un qui se met à s’exciter pour prouver le contraire et dire que Balla est bel et bien à la Maison d’arrêt. C’est ahurissant d’apprendre maintenant par la voie légale et officielle qu’il s’est, par la suite, évadé. Qu’est-ce que finalement le citoyen va retenir de vrai ? Ce pouvoir là, il ne sait que mentir. La démagogie est une caractéristique essentielle du pouvoir de la 4e république. C’est d’ailleurs cela qui a provoqué les évènements de 2011. Combien de prisonniers sont à la Maison d’arrêt et ne s’évadent pas ? Pourquoi, c’est lui, avec, je crois, un autre ? Qu’est-ce que vous voulez que l’on croit ? Faut-il accréditer la thèse de la rumeur qui, aujourd’hui, semble beaucoup plus vrai que celle des autorités qui donnent des informations à prendre avec des pincettes. C’est cela qui est révoltant. Tout le monde a droit à la même protection. Si les prisonniers peuvent s’évader comme cela, c’est qu’il n’y a plus de justice. Vous avez vu en Côte d’ivoire à un moment de leur histoire quand c’était difficile. C’est ça à peu près que le Burkina vit, et c’est cela qui fait très peur. Quand on est démocrate, on a des sueurs froides, on se demande s’il y a encore un commandant à bord. Apparemment, notre chef d’Etat est plus préoccupé par son propre règne que par la gestion quotidienne de la vie des Burkinabè. L’UNIR/PS ne peut accepter cela. Nous ne pouvons que dénoncer cette évasion, notre rôle est de tirer les leçons des constats que nous faisons avec la presse, il y va de notre vie. Nous sommes tous en insécurité maintenant. Vous avez vu qu’il y a pas longtemps qu’on postait des photos comme ce qu’on voit aux Etats-Unis pour dire « X, Y, Wanted » et on met des têtes à prix. C’est, ce pays, Burkina, pays des Hommes intègres qui est devenu comme cela ? Demain ça sera comment ? Arrêtons vraiment le massacre avant qu’il ne soit trop tard. Il faut que les Burkinabè se sentent en droit de résister pour créer les conditions d’un changement, sinon, nous allons vers le chaos. Ce n’est pas parce que l’on a pris 100 millions de dollars quelque part, qu’on peut venir nous jeter la poudre aux yeux. Les Burkinabè sont des hommes intègres, ce n’est pas ça qui les intéresse. Ce qui les intéresse, c’est d’abord leur dignité, leur fierté d’être burkinabè. Le Burkinabè, c’est celui qui, de son travail doit pouvoir vivre dignement. Est-ce qu’on va aller, avec des sacoches, corrompre des députés pour pouvoir modifier l’article 37 ? Attendons et voyons !

Par P. Adeline Clémence ZINABA, Maurice G. BELEMNABA, et Ibrahima ZALLE


23/10/2014
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